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mercredi 4 janvier 2012

THE PARTISAN

 The (song of the French) Partisan

/Leonard Cohen

*
  Paroles : E. d'Astier de la Vigerie, adaptation Hy Zaret
  Musique :  Anna Marly
  Editions Raoul Breton

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When they poured across the border
I was cautioned to surrender,
This I could not do.
I took my gun and vanished.

I have changed my name so often,
I've lost my wife and children
But I have many friends,
And some of them are with me.

An old woman gave us shelter,
Kept us hidden in the garret,
Then the soldiers came ;
She died without a whisper.

There were three of us this morning
I'm the only one this evening
But I must go on ;
The frontiers are my prison.

Oh, the wind, the wind is blowing,
Through the graves the wind is blowing,
Freedom soon will come ;
Then we'll come from the shadows.

Les Allemands étaient chez moi,
Ils m'ont dit : "résigne-toi",
Mais je n'ai pas pu ;
J'ai repris mon arme.
J'ai changé cent fois de nom,
J'ai perdu femme et enfants
Mais j'ai tant d'amis ;
J'ai la France entière.
Un vieil homme dans un grenier
Pour la nuit nous a caché,
Les Allemands l'ont pris ;
Il est mort sans surprise.


Oh, the wind, the wind is blowing,
Through the graves the wind is blowing,
Freedom soon will come ;
Then we'll come from the shadows. 
La chanson "The Partisan", interprétée par Leonard Cohen dans l'album "Songs from a room" est parfois aussi  appelée "The song of the French partisan".

C' est en effet une adaptation de la "Complainte du Partisan", écrite à Londres en 1943 par Emmanuel d'Astier de la Vigerie. Anna Marly en a composé la musique.
Cette chanson, populaire dans les années 50, et aujourd'hui beaucoup moins connue que son homologue, le  "Chant des Partisans" de Joseph Kessel et Maurice Druon, également Anna Marly pour la musique, serait  oubliée si Leonard Cohen ne l'avait reprise à son répertoire en 1969. Il s'est souvenu de cette chanson, adaptée en anglais par Hy Zaret, qu'il avait chanté pendant les veillées des colos et des camps de jeunesse de son adolescence.
Il y a mêlé quelques vers originaux, chantés en français.
 
Un jour, Leonard Cohen a déclaré :"Une idée curieuse s'est formée en moi, je me suis dit que les nazis ont été renversés par la musique ".
Si on a le droit de rester relativement dubitatif quant à la réalité de la chose, il est certain que Léonard Cohen, avec tout le mouvement du "protest song" américain, a été sensible à cette possibilité d'entretenir un combat par la chanson.
Le succès fut largement au rendez-vous, particulièrement dans notre pays.
A tel point que la pochette du 45 t d'Isabelle Aubret annonçe : "Isabelle Aubret interprète le succès international de Leonard Cohen", renvoyant Anna Marly aux oubliettes de l'Histoire...et du showbiz.
 
 Joan Baez, la pacifiste militante, préfère laisser son fusil au vestiaire et "se fondre dans les collines" en effectuant un changement de vers:
 "I took my gun and vanished" devient "Into the hills I vanished".
En revanche, elle choisit de rajouter une strophe en grec, en hommage à Mélina Mercouri, à qui elle dédie la chanson, et à tous les démocrates grecs, en lutte, à cette époque, pour la liberté de leur pays. 
 








 
Elle possède une nature moins martiale, moins belliqueuse que le  "Chant des Partisans" de Kessel/Druon/Marly.
Le "Chant des Partisans" est un chant d'émulation collective, de rassemblement et d'appel à la lutte armée.
La "Complainte du Partisan" est au contraire le chant d'un individu, au milieu de la tourmente, confronté à lui-même et à ses propres difficultés, même s'il peut compter sur la solidarité d'un peuple. 
Le dernier vers de la version originale, "Nous rentrerons dans l'ombre" est "transposé en"Then we'll come from the shadows", c'est à dire: "Puis nous sortirons de l'ombre".
Il est vrai que la formulation de la version originale est surprenante: on s'attendrait plutôt, comme le suggère la version anglophone, à les voir sortir de l'ombre, pour savourer la joie de la libération, voire la gloire et les honneurs.
Pourtant, une fois la libération obtenue, les combattants ne seront-ils pas oubliés dans le bonheur retrouvé des lendemains qui chantent?
Et ne choisiront-ils pas de retourner au banal anonymat de la vie quotidienne qu'ils n'auraient jamais quitté sans la guerre et l'occupation du pays?
En fait, la mission du  Partisan, le témoin des combats, des atrocités, de la mort, n'est-elle pas de pas rejoindre "l'ombre" en sentinelle éveillée contre le perpétuel danger du retour de la barbarie? 

"merci à leonardcohensite"








LES INTERPRETES:
Léonard Cohen (voir la vidéo en tête  de cet article)
Joan Baez:


Esther Ofarim:


                Po'Girl:

Buffy Sainte Marie:
 

1 commentaire:

  1. super ce site , j'encourage son auteur

    à continuer bravo super

    oreille02

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